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    Le 27 mai 2013,  le 70ème anniversaire de la constitution du Conseil national de la Résistance dont faisait partie la CFTC (Gaston TESSIER), c’est déroulée a ELNE.

     A ce titre, l'UD CFTC était invitée à intervenir à la commémoration:
    - dépôt de gerbe à la plaque commémorative, Rond point du 27 mai 1943 à Elne

                                                   - interventions ( pour la CFTC, Edmond HARLE) à la salle des fêtes de la Mairie d'Elne

                                                   - puis, inauguration de l'exposition Jean Moulin.

    Voici le texte de l’intervention, très applaudi, de M. Edmond HARLE

    Dès que les ténèbres nazies recouvrirent l’Europe, des citoyennes et citoyens allumèrent des bougies pour défier les ténèbres. Ces flammes vacillantes et isolées ne pouvaient pas vaincre les ténèbres mais elles furent lumières pour les consciences. Elles signifiaient à tous que la lumière de la liberté et de la justice ne pouvaient pas s’éteindre dans le cœur des humains et que l’aube triompherait de la nuit.

    Grâce à Charles de Gaulle et à Jean Moulin, les fondateurs du Conseil National de la Résistance regroupèrent ses petites lumières dispersées en un flambeau  de la liberté et de la justice qui ne s’éteindrait plus avant d’avoir vaincu les ténèbres.

    Les membres du Conseil National de la Résistance, dont Gaston Tessier, représentant la CFTC, voulurent que l’aube nouvelle qu’ils préparaient ne fût pas comme le jour d’avant. Le flambeau fut celui de la libération de la patrie et de l’Europe. Il fut aussi celui d’une autre et belle espérance, celle d’un monde pacifié, plus juste, plus fraternel, plus humain, plus solidaire où selon l’expression de Lamartine en 1848 reprise par Gaston Tessier, chacun aurait « sa place au soleil » revenu.

    Ces hommes et ses femmes, surent dépasser leurs différences pour affirmer un idéal humaniste et proposer une UTOPIE source d’inspiration pour une action déterminée afin que cette utopie devienne réalité politique et sociale.

    Ils le voulurent et ils le firent. 

     La Libération fut aussi le vote des femmes, la SS, le salaire minimum, les nationalisations, l’industrialisation, les droits des salariés dans les entreprises

    Toute l’Europe entra alors dans une ère de croissance économique, démographique et de progrès social sans précédent dans l’histoire.

    Pendant longtemps, nos mères et nos pères, ma mère et mon père, ma grand-mère et mes grands-pères, vigiles ou combattant de la lumière contre les ténèbres, crurent que ce progrès social ne s’arrêterait pas, que le flambeau de la Résistance qu’ils avaient allumé continuerait toujours d’illuminer l’Europe et d’éclairer le monde.

    Aujourd’hui hélas, l’idéologie gestionnaire du capitalisme financier mondialisé tente d’éteindre ce flambeau.

    Le progrès social est devenu la cible de ces nouveaux matérialistes pour qui le seul objectif est toujours leur seul profit fusse au prix de la misère et de la mort comme on l’a vu encore au Bengladesh.

    Au nom de l’économie, qui masque leur appétit d’argent et de pouvoir, ces financiers anonymes, leurs portes voix médiatiques et, hélas, leurs serviteurs zélés, je veux dire les gouvernants de l’Europe, nos gouvernants, d’hier et d‘aujourd’hui, nous assurent que le seul avenir pour nos enfants est dans la régression sociale.

    Ils ont cependant sur leur route, notamment en France, le flambeau de la Résistance qu’ils n’arrivent pas à éteindre. Ce n’est pas un hasard si le penseur et militant du patronat financier français dit et répète qu’il faut détruire les survivances du Conseil National de la Résistance.

    Merkel, leader de la première puissance économique d’Europe dénonce le SMIC comme étant une entrave au développement de l’économie.

    Ce n’est pas un hasard si les portes voix de la régression sociale organisée ne parlent plus  de cotisations sociales mais de « charges sociales » comme si la solidarité, dont la Sécurité Sociale, était un boulet alors qu’elle est un levain.

    Le message de la Résistance est toujours d’actualité.

    Alors que les gouvernants ont renoncé à construire un avenir meilleur pour se contenter de gérer aujourd’hui, alors que, face aux défis de la mondialisation et de la communication instantanée, les philosophes ont déserté nos cités et le terrain social, nous, syndicalistes, avons le devoir de leur rappeler le combat de nos parents et les valeurs du Conseil National de la Résistance.

    Je dis bien le devoir, car, si la désespérance sociale s’installe, si les gouvernements successifs ne proposent pour nos enfants que de vivre moins bien que nous, alors, les ténèbres ressurgiront.

    Nous pères et nos mères ne pensaient pas que, 68 ans après, à Béziers de jeunes néonazis viennent défier leurs sacrifices et leurs mémoires.

    Ils ne pensaient pas que la seule alternative au capitalisme financier dévastateur, proposée aux jeunes désespérés de nos banlieues comme à ceux d’Afrique ou d’Asie, soit l’obscurantisme religieux le plus rétrograde et le plus inhumain de l’histoire.

    Nos parents ont gagné leur combat, nous leur devons de mener le nôtre. Humanistes, nous tous qui croyons en l’homme, au progrès social universel, à la justice et à la solidarité, nous tous citoyennes et citoyens, réunissons-nous, comme dans le Comité National de la Résistance, pour penser et construire un autre avenir, pour inventer une UTOPIE pour le 2ème millénaire et pour l’inscrire dans l’histoire de l’humanité.

    La France, l’Europe et le monde ont besoin qu’ensemble, nous gardions  allumé le flambeau de la Résistance !


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